Le Parti de Gauche dénonce le décret qui vient d’être publié au Journal Officiel et qui prévoit de relever les limites d’épandage d’azote dans les exploitations agricoles. Celui-ci se traduira concrètement par une hausse d’environ 20% des épandages.
A travers ce décret, le gouvernement Sarkozy montre à quel point ses discours sur l’environnement n’étaient que des promesses. Une fois de plus, il choisit clairement de soutenir, au nom de la sacro-sainte « compétitivité », une agriculture productiviste et concentrée, au détriment de l’avenir de la grande majorité des paysans et de l’intérêt général.
L’épandage de grandes quantités d’engrais naturels ou chimiques conduit à des pollutions graves du sol, des rivières et des nappes phréatiques. L’excès de nitrates dans les nappes rend ainsi souvent les eaux impropres à la consommation, que ce soit en Bretagne ou ailleurs. Le même excès dans les rivières conduit à des pullulations d’algues (phénomène d’eutrophisation), notamment après l’arrivée de l’eau dans la mer. La multiplication des algues vertes en est l’exemple le plus frappant, rendant des plages interdites aux touristes et menaçant la santé des riverains (production de gaz toxiques). Les dernières analyses ont confirmé les fortes suspicions que ces gaz soient la cause de la mort d’animaux sur les plages.
Un tel phénomène survient surtout dans les régions d’élevage intensif. La Bretagne est très gravement affectée par ce
problème, bien que depuis 2001 les agriculteurs ne peuvent épandre qu’un maximum de 170 kilos d’azote organique issu des élevages par hectare.
Le décret gouvernemental ne peut qu’augmenter encore la pollution et les phénomènes de marée verte, pour lesquels la Commission européenne exige pourtant des mesures préventives.
- des exigences environnementales renforcées dans les régions touchées par les pollutions agricoles,
- des prix rémunérateurs, des aides ciblées sur l’emploi et la transition écologique de l’agriculture, afin de permettre aux agriculteurs de vivre dignement de leur travail tout en faisant évoluer leurs modes de production,
- une véritable politique foncière pour stopper et inverser la concentration de la production et permettre la création de 300.000 emplois dans l’agriculture.
