Communiqué d’Ensemble suite à la réunion de Baud
« Mais comment et qui organise, cela est resté trop flou ? »
Ce passage du texte d’Ensemble met bien en évidence le fait que ce sont les organisations politiques qui ont l’habitude et l’expérience des campagnes politiques, d’autant plus qu’elles jouissent d’une réglementation qui leur est favorable : droit électoral et procédures de financement n’ont pas de secret pour elles. De même, elles sont rompues aux processus de prises de décision, au prix, parfois, d’une petite manipulation d’assemblée par ci par là.
C’est ce déséquilibre des savoir-faire et des habiletés qui fait que, quand on mélange, dans une assemblée, de vieux routiers des partis avec des citoyens armés de leur bonne volonté, ce sont souvent les « pros » qui finissent par noyauter, puis diriger plus ou moins ouvertement le bazar. La réunion de Baud est un bon exemple de confiscation de la relation à la presse et de dissimulation sous le tapis des divergences au profit d’un bel unanimisme de façade. En toute bonne conscience et, j’en suis persuadé, le plus souvent en toute sincérité.
Sans faire de procès d’intention, nous sommes donc devant ce paradoxe : dans un système de partis, pour être efficace, il faut des moyens d’action politique. Pour avoir des moyens d’action politique, il faut avoir des élus. Pour avoir des élus, il faut avoir cultivé des alliances à géométrie variable avec le PS. Dans ces conditions, quel est l’avenir démocratique -vraiment démocratique, au sens où nous l’entendons- d’une assemblée quand la moitié de ses membres se lèche encore les doigts qu’ils trempaient hier encore dans le pot de confiture ?
Nous avons une nouvelle organisation à inventer. Pour qu’elle soit vraiment nouvelle, il faut commencer par se méfier des recettes que veulent nous refiler tous les brocanteurs de solutions d’occase.
C’est sûr qu’on va réussir. Peut-être pas dans les délais que voudrait nous imposer la Ve République, mais c’est pas grave : on va le faire. La proportionnelle aux régionales, en tout cas, nous ouvre la fenêtre.
Jacques